Comment sont fabriqués mes savons ? (ou l’histoire d’une petite bulle de savon)

Au commencement, il y avait une ânesse et son ânon.

Quanelle et Cadichon

Dès que son petit commence à brouter (Aux environs de 2 mois), l’ânesse est traite deux fois par jour.

Sans confiance, pas de lait

Mon ânesse me donne environ un litre de lait par jour jusque au sevrage de l’ânon (vers ses 8 mois). Comme ce lait ne se conserve pas, je le congèle quotidiennement. Pour faire du savon il faut

UN CORPS GRAS + UN ALCALIN = SAVON ET GLYCERINE

Pour le corps gras je n’utilise que des huiles uniquement végétales issues de l’agriculture biologique afin que notre petite bulle de savon ne soit pas abîmée par des pesticides toxiques. Pour l’alcalin, s’il s’agit d’une petite bulle issue d’un savon liquide, il faut de la potasse. Dans notre cas, comme elle est issue d’un savon dur, c’est de la soude. Il faut ensuite l’intervention de la savonnière pour sélectionner les huiles en fonction de leurs propriétés.

Pesage des huiles

Une fois ces dernières choisies, une application informatique permet de calculer l’exacte quantité de soude nécessaire pour transformer les huiles en savon. Comme je veux un savon doux, les huiles ne doivent pas être toutes transformées, il faut alors en rajouter de manière à ce que le savon soit surgraissé à 8% ou plus.

Pesage de la soude

Il existe plusieurs méthodes pour créer un savon, celle que j’utilise est la méthode ancestrale de la saponification à froid. J’ajoute donc doucement la soude au lait d’ânesse congelé et préalablement pesé en mélangeant délicatement afin que cette dernière se dissolve en totalité.

Ajout de la soude au lait d’ânesse congelé

Lorsque l’on verse la soude dans le lait d’ânesse (ou dans tout autre liquide), il se produit une réaction exothermique : le mélange peut alors  monter en température  jusqu’à 90° environ. Le fait d’utiliser du lait congelé évite qu’il soit altéré par une trop forte montée en température.

Ce ne sont pas des îles flottantes dans de la crème anglaise…

Une fois la soude intégralement dissoute,  on obtient un joli liquide jaune poussin

…ni des œufs battus en omelette

Pour que la saponification (transformation des huiles et de la soude en savon) soit optimale, les huiles et la soude doivent avoir une température de 40°. J’ajoute au mélange précédemment obtenu mes petits plus (argile, huiles essentielles, etc.)  qui donneront plus tard naissance à une belle bulle parfumée mais également à nouveau du lait d’ânesse et verse le tout dans un moule en bois “fait main”

Mise en moule

La saponification se poursuit quelques heures dans le moule préalablement couvert afin de conserver la chaleur produite par cette réaction.

Savon fraîchement démoulé

Le savon ayant suffisamment durci, je peux maintenant le découper en pains de 100 grammes à l’aide d’un guide également fait maison.

Je dois désormais patienter au moins un mois pour que toute la soude et toutes les huiles se soient transformées et que le joli savon mûrisse et devienne bien dur, en bref que la saponification soit terminée.

Le savon est en cure pour 4 semaines minimum

Une fois ce temps de cure passé, j’emballe individuellement chaque savon.

Emballage et étiquetage de chaque savon

Les savons sont prêts, je dois maintenant préparer vos commandes et les apporter avant 12h00 à la poste de Sagy afin que vous receviez votre colis dans les délais les plus brefs.

La Poste de Sagy

Bientôt, ce savon au lait d’ânesse sera utilisé et, frotté entre vos mains mouillées, il donnera naissance à une jolie petite bulle de savon «fait main» sans pour autant avoir eu besoin de l’ajout d’un quelconque produit issu de l’industrie pétrochimique. Vous pouvez désormais, si vous le souhaitez, bénéficier d’un savon sans EDTA, sans huile de palme, sans parfum de synthèse ni agent moussant bref un savon naturel, fait main et respectueux de votre corps comme de la nature.