Une naissance pas comme les autres – Au revoir Lila

Bonjour,

Ce billet n’est vraiment pas facile à écrire car je dois vous annoncer le décès de Lila, ma petite ânesse du Poitou, qui est partie Mercredi 16 juin en fin de matinée.

Lila, petite ânesse du Poitou

Les fausses routes qu’elle faisait depuis 15 jours avaient déclenché une infection pulmonaire et, malgré les antibiotiques, les anti inflammatoires puis l’homéopathie, tout ça n’a pas suffit, les poumons ont commencé à vraiment s’abimer, Il a donc fallu prendre une difficile décision.

Même si cette nouvelle est dure, J’aimerai que l’on garde tous en tête que Lila a crée quelque chose de magique.

36 jours de vie, 36 jours durant lesquelles elle a su fédérer énormément de personnes autour d’elle Elle m ‘a permis de me rendre compte que j’avais la chance d’avoir énormément de personnes pour me soutenir, tant dans mon entourage proche qu’au travers des réseaux sociaux.

C’est sur cette image positive que je veux rester, c’est ce souvenir que je veux conserver.

Merci à vous tous pour nous avoir encouragé tant physiquement que virtuellement

Une naissance pas comme les autres – 4ème partie

Le dernier article concernant la naissance de Lila la petite ânesse remonte déjà à deux semaines. Il faut dire que depuis son arrivée, Lila a cumulé les ennuis, Nathalie lui consacrant énormément de temps, c’est moi, Claude, son mari qui vais vous relater la suite des évènements

L’abcès

De retour à la maison, Lila a déclenché un abcès à l’antérieur gauche. C’est une micro blessure faite en se couchant pas vraiment en douceur qui a crée une porte d’entrée pour les microbes. Et comme Lila n’a pu suffisamment bénéficier des anti-corps de sa maman, la réaction a été immédiate.

Quatre jours de bandage à l’huile de lin plus un antibiotique naturel au curcuma et au miel ont réussi à faire percer l’abcès. Malheureusement, Lila monte un peu trop en température et Nath n’a d’autre choix que de faire venir le vétérinaire.

Nathalie nettoie l'abcès de Lila

Le cordon ombilical

L’abcès est résorbé mais c’est une infection du cordon ombilical qui montre le bout de son nez. C’est parti pour un traitement antibiotique et inflammatoire de sept jours : on a frôlé la septicémie !

Un peu de répit

Dès le lendemain, Lila va mieux, l’abcès est également complètement évacué, il ne reste plus qu’à cicatriser. Quand Nath vous dit que Lila est une Warrior !!!

Dans la pénombre et dans le box, Claude donne le Biberon à Lila, la petite ânesse du Poitou

Elle prend désormais un biberon toute les trois heures et quart de 5H du matin à 23H. Afin de pouvoir récupérer un peu, je donne le biberon de 23H afin que Nathalie puisse se coucher plutôt et dormir jusqu’à 5H du matin pour lui donner son premier biberon de la journée.

Une compagne pour Lila

Puisque Lila va mieux, elle passe de plus en plus de temps éveillée. Comme tous les ânes, elle a besoin de compagnie. Comme nous ne pouvons la mettre dans le troupeau, nous devons trouver un animal qui pourra rester avec elle. Après plusieurs pistes de réflexion, c’est vers un jeune mouton que nous nous orientons, une agnelle de deux mois pour être précis.

C’est chez une éleveuse de La Frette, à côté de Saint-Vincent-en-Bresse que nous trouvons notre bonheur. Nath, un de nos enfant et moi partons Vendredi 28 mai choisir la future copine de Lila.

Une fois sur place, l’éleveuse nous fait entrer dans la bergerie et nous demande de choisir la petite boule de laine avec laquelle nous repartirons. Une agnelle retient notre attention. Sa boucle qui porte le nombre 007 nous fait sourire ! C’est avec elle que nous repartons le soir même.

La présentation

C’est dans le box de Lila que la nouvelle venue passera sa première nuit. Nath lui dressera un mini enclos à l’aide de bottes de pailles afin que les deux puissent se sentir sans courir de risque. 48 heures après, la magie opère. Sissi, puisque c’est ainsi que nous la nommons trottine derrière Lila et se met à bêler dès qu’elle la perd de vue. Nath profite du beau temps pour leur faire un parc en extérieur. C’est là que les deux copines passeront maintenant leurs journées.

Lila la petite ânesse du Poitou est allongée. Sissi, petite agnelle blanche de 2 mois est également allongée à ses côtés. Toutes deux dorment paisiblement

De nouveaux soucis

Lila éprouve des difficultés à finir ses biberons. Elle fait ce que l’on appelle des fausses routes. Le lait, au lieu d’aller dans l’estomac se retrouve dans ses poumons. Cela provoque chez Lila une infection pulmonaire. Nathalie est à nouveau contrainte, le 3 juin, de faire intervenir le vétérinaire. Une fois de plus, celui-ci prescrit des antibiotiques.

Le lendemain, afin de comprendre le pourquoi de ces fausses routes, Nathalie avec l’aide de Tam de Bulle et Colibri fait intervenir Véronique, une ostéopathe qui fait partie de ses connaissances.

Lila est très faible. Aussi, nous sommes obligés de rappeler le vétérinaire qui cette fois-ci la perfusera afin de la rebooster.

Pour que Lila puisse s’alimenter en quantité suffisante, Nathalie décide alors de réduire les quantités de chaque biberon et d’en donner plus souvent afin d’éviter les fausses routes. Elle rajoute également à son alimentation des granulés lactés. C’est reparti pour des nuits en pointillé, adieu les gros dodos.

Il ne reste plus qu’à espérer que tous les moyens mis en place aident Lila à se sortir de ce passage difficile.

Une naissance pas comme les autres – 3ème partie

Je vous ai raconté les premières vingt-quatre heures suivant la naissance de Lila la petite ânesse ce 10 mai dernier. Ce récit ne serait pas complet si je ne vous parlais pas de la visite de la vétérinaire. Je l’ai faite venir pour tarir Gribouille et pour administrer à Lila ses premiers sérums afin de booster les anticorps. Elle en a profité pour contrôler sont rythme cardiaque car j’avais remarqué que les battements de son cœur s’accéléraient parfois et qu’ils devenaient alors extrêmement bruyants. La vétérinaire n’a pas établi de diagnostic sur ce problème, affaire à suivre.

Mercredi 12 mai

Les deux jours qui suivent sont rythmés par les biberons et par l’observation de l’état général de Lila tant au niveau de son mental que de son transit intestinal, de son sommeil, etc. Tout étant plutôt stable, je bénéficie d’un peu de répit.

Je commence progressivement à espacer les biberons de Lila. De toutes les demi-heures nous passons à toute les heures et demi. Bien entendu, j’augmente les quantité par tétée. A midi, j’arrête le colostrum.

Comme le soleil brille, j’en profite pour sortir Lila dans la cour afin qu’elle profite tant de la luminosité que de la température.

Pour cette troisième nuit, je décide améliorer mon couchage : bottes de paille, couvertures, oreiller et … wifi !

Photo prise dans le box. La petite ânesse du Poitou est allongée sur la paille, une couverture rose sur elle. Le long du mur, quelques bottes de paille forment une couche sur laquelle dort Nathalie, elle aussi enveloppée dans une couverture.

Jeudi 13 mai

Tous mes enfants sont à la maison pour ce long week-end de l’Ascension. Quand ils me proposent de se relayer pour les biberons de la nuit, je suis aux anges, une vraie longue nuit s’annonce. Waouh, quel gros dodo en perspective !

Je continue d’espacer les biberons progressivement pour en fin de journée n’en donner plus que toutes les trois heures.

Nathalie,, assise sur une couverture posée sur les bottes de paille donne le biberon à Lila, la petite ânesse du poitou

Vendredi 14 mai

Vendredi matin, je reçois un message de mon amie Tam de “Bulle et Colibri – Humains et Animaux – Centre Bol d’Air Jacquier® agréé” m’annonçant qu’Isabelle du Centre Équestre de la Loge à Flacey-en-Bresse a une jument qui vient de perdre un poulain. Cette situation complètement improbable sera peut-être l’occasion pour Lila de bénéficier d’une alimentation plus adaptée à ses besoins mais également d’une vie plus normale. Cela permettrait également à Perla, la jument de faire profiter du lait qu’elle continue de produire en poursuivant son rôle de maman.

J’appelle donc Isa qui, pour la petite histoire, est une amie de formation équine. En effet, nous étions à l’école ensemble dans la Loire lorsque nous avions 15 ans. Nous nous sommes retrouvées lorsque arrivant de Haute-Loire je me suis installée en Bresse il y a presque 9 ans.

Après lui avoir expliqué la situation, Isa est partante pour chambouler ses journées et tenter l’aventure avec moi : merci, merci , merci !!!

Nous voilà partis Kevyn, Lora et moi pour conduire Lila au Domaine de la Loge dans un véhicule pas vraiment étudié pour les équidés mais qui lui permet d’être bien calée contre moi et de limiter son stress.

Petite ânesse noire avec son licol dans le coffre d'un Dacia Duster, Nathalie à ses côtés

Arrivés au Domaine de la Loge, nous présentons Lila à Perla dans un grand box sécurisé. Nous attendrons 13h, l’heure prévue pour le biberon pour faire le premier essai.

Perla est très réactive. Dès la première tentative, elle offre spontanément l’accès à ses mamelles. La difficulté est que Lila a des problèmes de ligaments qui ne lui facilitent pas la génuflexion. Elle ne sait pas non plus aller chercher les tétines. C’est donc plutôt dans ma main qu’elle boit ce lait qu’elle paraît apprécier, ce qui permet de soulager les mamelles de Perla.

J’effectuerai de nouvelles tentatives toutes les trois heures jusqu’à 22h. Je pose alors mon baluchon dans les écuries de la Loge afin de passer la nuit auprès de Lila. Je pourrai ainsi lui donner les biberons que j’aurai préalablement préparés en trayant Perla et en récoltant son précieux lait.

Samedi 15 mai

Samedi matin, ce sont Kevyn et Nathan qui me rejoignent à Flacey. Nous essayons tous les trois de faire téter Lila… toujours sans succès.

Je sens que Lila se fatigue et que Perla commence à en avoir ras la croupe ! Je prends la décision de ne pas insister, nous ramenons Lila à la maison.

Même si je suis déçue et frustrée par l’échec de cette tentative d’adoption, j’aurai vécu une expérience très riche en relation humaine durant laquelle j’ai pu apprécier le soutien de chacun.

Une naissance pas comme les autres – 2ème partie

Souvenez-vous, je vous ai présenté lors d’un précédent billet Lila, petite ânesse du Poitou née le 10 mai dernier dans des conditions très particulières. Je vais tenter de vous raconter comment se sont passées ses premières vingt-quatre heures.

Lundi 10 mai – 23H00

Lila est née depuis maintenant une heure. Le cordon ombilical est coupé. Comme sa maman est toujours couchée, j’imagine que Lila l’a elle-même arrachée aussi, le cordon à été coupé trop court… affaire à suivre.

Mardi10 mai – 0H00

Lila ne se lève toujours pas. En revanche, sa maman se lève enfin. Elle expulse le placenta, yes !!! C’est une bonne chose. J’en profite pour rentrer tout ce beau monde au box.

Mardi 10 mai – 1H00

Malgré de nombreuses tentatives pour se lever, Lila est toujours couchée. Je trais Gribouille, transvase le lait dans une bouteille sur laquelle j’ai fixé une tétine et donne un biberon à Lila. Ce sera la seule traite que Gribouille me laissera faire, je continuerai donc les biberons avec du lait d’ânesse que j’ai en stock ainsi qu’avec le colostrum de vache que m’avais donné mon voisin.

Mardi 10 mai – 1H30

Biberon. Je m’installe un couchage de fortune dans le box.

Mardi 10 mai – 2H00

Biberon. Nous avons trouvé le bon compromis pour que Lila se lève pour téter. Je lui soulève les fesses, elle fait le reste. La technique n’est pas très académique mais elle a le mérite de fonctionner.

Mardi 10 mai – 2H30

Biberon.

Mardi 10 mai – 3H00

Gribouille devient agressive envers Lila, je dois la sortir du box. Biberon.

Mardi 10 mai – 3H30

Biberon. Lila se lève pour la première fois. Je continuerai à lui donner des biberons toutes les demi-heures jusqu’à 22H.

Lila, bébé ânesse noire, museau blanc, sur ses 4 pattes dans son box, paille au sol

Mardi 10 mai – 4H00 puis 4H30

Un biberon à 4H00, l’autre trente minutes après..

Mardi 10 mai – 5H00

Lila fait son premier caca, le méconium. C’est signe que son système digestif fonctionne. Biberon

Mardi 10 mai – 5H30, 6H00, 6H30, 7H00… 11H30, 12H00

14 biberons (un toute les demi-heures). Lila fait son premier pipi, la vessie fonctionne aussi. J’en profite pour lui faire faire sa première sortie en extérieur.

Mardi 10 mai – 12H30, 13H00, 13H30, 14H00… 21H30, 22H00

20 biberons de plus. Lila vient de passer sa première journée. Elle a bu un peu plus de cinq litres de lait d’ânesse ainsi qu’un litre de colostrum de vache.

Et la suite ?

Même si cela fait énormément de travail et de choses à gérer, je vais devoir prendre le temps de me poser pour mettre en place un protocole d’alimentation spécifique pour jeune ânon ainsi qu’un suivi médical. Je vais également devoir me pencher sur la sociabilisation de Lila puisque je suis son seul repère… J’ai du pain sur la planche mais c’est promis, je prendrai le temps de vous décrire tout ça

Une naissance pas comme les autres

C’est lundi 10 mai à 21H45 que Lila, ânesse du Poitou a décidé de rejoindre la tribu L’Âne à Nath.

Cette année, c’était au tour de Gribouille, ânesse aussi facétieuse qu’affectueuse d’être maman. Aujourd’hui âgée de cinq ans, elle est ma première ânesse du Poitou née à la maison.

C’est en mars 2020, au tout début du confinement que je l’ai amenée à Supt, dans le Jura, chez l’étalonnier afin qu’elle y rencontre un baudet du Poitou afin de la faire saillir.

Des ânes du Poitou, dans un pré. Nathalie est en haut à les attendre

Gribouille fait une mammite

Début mai, Gribouille a déclenché une mammite (inflammation de la mamelle). Le stress monte, il ne faut pas que bébé arrive avant la guérison de la mamelle afin qu’il puisse téter. J’ai dans un premier temps effectué des soins alternatifs avec l’aide d’amis proches puis j’ai fait intervenir le vétérinaire. Sentant que la naissance pouvait être proche, Je devais trouver une solution pour que le futur bébé puisse recevoir du colostrum, lait des toutes premières tétées permettant de lui donner ses défenses immunitaires.

A La recherche du colostrum perdu

Branle-bas de combat, j’ai appelé des cliniques vétérinaires, des éleveurs d’ânes et de chèvres, je n’ai rien trouvé. Mes amis ont lancé un appel sur Facebook pour me mettre en contact avec des éleveurs de chevaux, toujours rien, pas de colostrum ! Jusqu’à ce qu’une autre solution me soit proposée : utiliser du colostrum de vache. J’ai alors pensé à mon voisin, éleveur de vaches charolaises qui heureusement en avait et qui a pu m’en a offert gracieusement.

La caméra

Comme le bébé doit téter dans les deux heures qui suivent sa naissance, j’ai décidé d’acheter une caméra pour surveiller Gribouille et être ainsi prête à nourrir le petit dès son arrivée au cas où sa maman ne pourrait le faire, à cause de la douleur.

C’est en soirée que je suis allée installer cette caméra et que j’ai découvert que la mise bas avait commencée, deux petites pattes avaient fait leur apparition.

La naissance

Souhaitant intervenir le moins possible, j’ai orienté la caméra de façon à pouvoir suivre le déroulement de la naissance depuis la maison.

La mise bas prenant trop de temps, je suis allé aider Gribouille. Une demi-heure après, une ânesse était née.

Gribouille épuisée et ayant mal s’est trouvée dans l’incapacité de s’occuper de son petit, le lien d’attachement maternel n’a pu se faire : Gribouille rejetait son bébé

J’ai dû alors prendre le relais de la maman et nourrir Lila avec le colostrum que m’avais donné mon voisin mélangé à du lait d’ânesse que j’avais en stock.