Première traite de ma grande Poitou

Comme D’Artagnan a plus de deux mois et qu’il broute, je vais pouvoir traire sa maman mais avant, je dois modifier mes parcs afin de pouvoir facilement séparer l’ânesse de son ânon pour que ce dernier ne puisse momentanément pas téter et qu’il me laisse un peu du lait de Rimelle. En effet, contrairement aux vaches, les ânesses n’ont que peu de réserves de lait, elles le produisent au fur et à mesure. Je dois également m’assurer que D’Artagnan reste dans le champ visuel de sa mère car la sécrétion de l’ocytocine (hormone déclenchant la lactation) est provoquée par la stimulation de l’ânon.

Un simple fil suffit
Un simple fil suffit

Comme c’est la première fois, je choisis de ne faire qu’une traite et donc de ne les séparer que trois heures aussi, tout se passe bien et si D’Artagnan cherche le regard de sa mère, cette dernière broute paisiblement. Je profite de ce pseudo éloignement pour passer du temps avec mon ânon.

Les trois heures sont passées, il est temps de faire la première traite. J’amène à chacun un seau de grain et commence à traire Rimelle qui, dans un premier temps semble surprise par le bruit que produit le lait qui gicle dans le récipient.

Pffuit... Pffuit
Pffuit… Pffuit

Mes encouragements couvrent dans un premier temps cet étrange bruit puis, petit à petit, ma grande Poitou s’habitue à ce nouveau son et, à ma plus grande joie, se laisse facilement faire.

C'est bien ma belle.
C’est bien ma belle.

Cette première traite se déroule sans anicroche. La confiance entre elle et moi étant installée depuis longtemps, Rimelle accepte volontiers de m’offrir ce lait qui me servira à fabriquer de nouveaux savons.

De quoi faire de beaux savons au lait d'ânesse
De quoi faire de beaux savons au lait d’ânesse

Après avoir félicité Rimelle, je remercie D’Artagnan d’avoir accepté de partager le lait de sa maman avec moi.

Merci mon bel ânon
Merci mon bel ânon

Enfin, j’ouvre la clôture de séparation afin que D’Artagnan puisse à son tour profiter du lait de sa maman.

Mmm, c'est si bon.
Mmm, c’est si bon.

L’éducation de D’Artagnan : le licol

Rimelle ayant mangé toute l’herbe disponible dans le pré jouxtant son box, je dois désormais tous les jours la mener avec son petit dans une pâture située derrière la maison et, puisque ce pré n’à d’autre abri que les arbres, les ramener le soir à leur box.

Comme je manipule D’Artagnan depuis sa naissance, la confiance est installée et il se laisse facilement passer le licol.

Tout en douceur...
Tout en douceur…

Il faut maintenant que l’ânon accepte les contraintes de la longe, ce qui, quand on a comme lui l’habitude de gambader en liberté n’est pas toujours bien accepté.

Et on relâche la longe...
Et on relâche la longe…

Il existe une méthode qui lui permet de comprendre ce que j’attends de lui, la tension/cession : j’exerce une tension sur la longe lorsque D’Artagnan ne veut pas avancer et la relâche aussitôt qu’il fait un mouvement dans ma direction. Au bout de 2 à 3 exercices, le jeune baudet a compris ce que je demandais.

Même si la marche est encore loin d’être académique, D’Artagnan progresse tous les jours.

D’Artagnan fait son rodéo

Déjà quinze jours que D’Artagnan est né et je ne me lasse pas de le voir batifoler et jouer.

Tu veux voir comme je cours vite ?
Tu veux voir comme je cours vite ?

Hier, alors que je m’occupais de mes lapins, je l’ai vu piquer un galop. Coup de chance, l’appareil photo n’était pas loin et j’ai pu le filmer.

Je me demande si je dois plutôt l’inscrire au Grand Prix d’Amérique ou si je dois privilégier le National Finals Rodeo 😉

D’Artagnan découvre les joies du plein-air

Même si officiellement nous sommes au printemps, la chaleur et le soleil n’étaient pas au rendez-vous ce samedi 1er juin aussi, pour sa première journée, j’ai préféré laisser D’Artagnan dans son box en compagnie de sa maman. Il était du coup plus facile pour moi de surveiller si Rimelle allait bien ou pas et de vérifier si un deuxième ânon n’allait pas se présenter.

Ici je n'ai pas froid
Ici je n’ai pas froid

Le 2 juin, la météo se montrant plus clémente, j’ai décidé de modifier mes parcs et de doubler mes clôtures afin de faire découvrir à D’Artagnan les joies du grand air.

Après une journée "au foin", Rimelle sera heureuse d'avoir de la bonne herbe.
Après une journée « au foin », Rimelle sera heureuse d’avoir de la bonne herbe.

Tout est prêt pour accueillir le jeune « Poitou ». J’ouvre la porte du box et le laisse jeter un coup d’œil à ce nouveau décor.

Waouh, ça a l'air chouette dehors !
Waouh, ça a l’air chouette dehors !

Dans un premier temps, le jeune ânon découvre ce nouvel environnement sans s’éloigner de sa maman.

D'Artagnan découvre l'herbe
D’Artagnan renifle ce truc vert que mange avec plaisir sa maman

De-ci, de-là,
Cahin-caha,
Va chemine,
Va trottine,
Va petit âne
Va de-ci, de-là,
Cahin-caha,
Le picotin te récompensera

(André Messager, Duo de l’âne, extrait de l’opérette Véronique, fin du XIXe siècle)

Pour le picotin c’est encore un peu tôt mais pour s’éloigner de Rimelle… même pas peur.

Avec un nom comme le mien, je n'ai peur de rien.
Avec un nom comme le mien, je n’ai peur de rien.

D’Artagnan n’est pas timide, il va au contact des humains chercher les caresses. Je devrai être attentive à ce qu’il ne devienne pas le petit roi mais cette petite peluche affectueuse est tellement craquante…

Après une première journée passée à l’extérieur à découvrir la nature, D’Artagnan rejoindra son box pour goûter à un repos bien mérité.

D’Artagnan, premier Ânon né chez l’Âne à Nath

C’est hier, Vendredi 31 mai, à 19H25 qu’est né D’Artagnan, petit baudet du Poitou. Rimelle avait été saillie l’année dernière à Antraigues, en Ardèche, près de Vals-les-Bains chez Roselyne Girard, éleveur de Baudets du Poitou et de Traits Poitevins Mulassiers (07).

Le Papa, Napadprix (lignée Drefus)
La Maman, Rimelle de Serre Long
Cela faisait deux à trois jours que je le pressentais mais hier après midi, quand j’ai vu que Rimelle était sortie de son box pour se mettre sous un arbre loin des regards et à l’abri de la pluie, je n’ai plus eu de doute: la naissance était imminente. J’allais donc régulièrement la visiter pour voir si tout allait bien quand, à 19H25, j’ai vu que le travail avait commencé.
Le travail à commencé
Le travail à commencé

Rimelle est allongée, bien protégée de la pluie par l’arbre sous lequel elle a choisi de s’isoler et l’ânon sort sous les yeux émerveillés des enfants, de Claude et bien sur sous les miens.

L'Ânon est presque sorti
L’Ânon est presque sorti

Tout se passe pour le mieux, je n’ai pas besoin d’intervenir, je vais simplement aider l’ânon à sortir ses sabots.

Allez, on sort les sabots.
Allez, on sort les sabots.

L’ânon est né, c’est au tour de sa maman de s’occuper de lui et de le nettoyer.

Tu vas être tout beau mon bébé.
Tu vas être tout beau mon bébé.

Le petit baudet doit maintenant se lever afin d’aller prendre sa première tétée mais lorsque l’on est né que depuis quelques minutes, il n’est ni évident de déplier d’aussi grandes pattes , ni de garder son équilibre et, comme je ne souhaite pas qu’il reste couché sur un sol aussi humide, un coup de main est nécessaire.

Une fois le bébé bouchonné, je ramène tout ce beau monde à l’intérieur du box afin de mettre la maman et son petit à l’abri du froid et des intempéries.

Un abri et un repas, qu'existe-t-il de mieux pour bien commencer sa vie ?
Un abri et un repas, qu’existe-t-il de mieux pour bien commencer sa vie ?

Il ne reste plus qu’à trouver un nom à ce petit mâle. Nous choisissons de l’appeler D’Artagnan car d’une part c’est l’année des « D » et d’autre part se situe à dix kilométres de l’exploitation le village de Sainte-Croix où est enterrée Anne Charlotte de Champlecy, épouse du célèbre mousquetaire Charles de Batz de Castelmore d’Artagnan.

Je dois maintenant surveiller régulièrement Rimelle car elle était sensée donner naissance à des jumeaux et qu’en ce début d’après-midi, je ne vois toujours rien venir. Le vétérinaire m’a expliqué que si mon ânesse avait encore en elle un ânon et que même si ce dernier était mort, il y avait des chances pour qu’elle l’expulse sans aide extérieur.  Si rien ne se passe et qu’elle ne montre pas de signe de faiblesse ou d’apathie, c’est qu’elle aura perdu l’embryon en cours de gestation.