Dolly et D’Artagnan s’émancipent

Cela fait maintenant dix mois pour Dolly et douze pour D’Artagnan que mes deux ânons tètent leurs mamans respectives. Il est grand temps pour eux de devenir deux beaux ânes indépendants, ils doivent désormais se passer du lait maternel. Pour les sevrer, je dois les séparer des mamans mais avant, je commence par une mise en pâture pauvre pendant trois semaines afin de ne plus stimuler la lactation puis, je change ces dernières de pré.

Rimelle et Pénélope se mettent en route
Rimelle et Pénélope se mettent en route

Rimelle et Pénélope se laissent tranquillement conduire. Il faut dire que l’herbe qui borde la route semble excellente. Nous partons donc tous trois d’un pas décidé sous l’œil attentif d’Apalou.

Mais où vont-elles ?
Mais où vont-elles ?

Nous arrivons quelques minutes plus tard dans la friche. C’est ici que je laisse les deux mamans qui semblent avoir trouvé une nourriture qui leur donne satisfaction. Je viendrai régulièrement leur rendre visite afin de vérifier que les mamelles ne s’engorgent pas.

Mmmm, c'est bon.
Mmmm, c’est bon.

Je ne vais pas laisser les deux bébés tout seuls car, si je veux qu’ils deviennent de bons ânes bien dans leur tête comme dans leurs sabots, ils doivent apprendre à vivre en troupeau et, quoi de mieux pour cela que de les mettre avec une autre maman et son petit ? J’installe donc Dolly et D’Artagnan dans le même pré que Quanelle et Éclair mais, dans un premier temps, séparés par une clôture provisoire afin qu’ils puissent faire tranquillement connaissance.

Quand Dolly rencontre Éclair et Quanelle.
Quand Dolly rencontre Éclair et Quanelle.

Éclair semble très intrigué par D’Artagnan. Est-ce la taille qui l’impressionne ou les dreadlocks naissantes de ce jeune baudet du Poitou qui l’interpellent ?

Ils sont bizarres tes poils !
Ils sont bizarres tes poils !

Comme tout se passe bien, je les laisse tranquilles et, lorsque je reviens, j’enlève la clôture de séparation. Dolly est curieuse et va à la rencontre d’Éclair mais l’instinct maternel de Quanelle est bien là, qu’on ne s’approche pas de son petit !

Ne viens pas  embêter mon fils.
Ne viens pas embêter mon fils.

Pour le plaisir des yeux comme des oreilles, voici cinq minutes de vidéo de cette rencontre.

Défrichage

Lorsque Claude et moi avons acheté notre ferme, elle comprenait en plus du terrain attenant un bois ainsi qu’une ancienne peupleraie devenue friche.

La friche est facilement repérable ! Imagerie ©2013 DigitalGlobe, IGN-France, Données cartographiques ©2013 Google
La friche est facilement repérable | imagerie ©2013 DigitalGlobe, IGN-France

Je m’étais alors dit qu’avec un peu de bonne volonté, d’huile de coude et quelques passages avec le gyrobroyeur j’en viendrais à bout.

Je suis la reine de la marche arrière.
Je suis la reine de la marche arrière.

La nature a été plus forte que moi: les broussailles ont gagné ! Mon bon vieux tracteur Bautz n’a pu, du haut de ses 34 cv obtenir le résultat que j’escomptais.

Broussailles
Pour le gyrobroyeur, c’est un peu trop touffu.

Heureusement, certains sont plus outillés que moi, le défrichage est même leur métier. Appelons les et laissons place à l’artillerie lourde, un jour cette friche deviendra prairie.

9 tonnes pour mes broussailles ? Aïe aïe aïe !
9 tonnes pour mes broussailles ? Aïe aïe aïe !

En cinq heures de temps, cinq mille mètres carré sont nettoyée, le résultat est impressionnant, les broussailles et les arbrisseaux ne sont plus que copeaux.

Il ne reste plus que la partie située sur la droite de la photo à nettoyer
Il ne reste plus que la partie située sur la droite de la photo à défricher.

Pour le reste, je dois patienter. En effet, les fortes pluies ont tellement détrempé le terrain que le tracteur ne pourra sans doute intervenir que cette hiver à l’occasion d’une forte gelée puis, une fois le défrichage achevé, il me faudra encore attendre le printemps pour labourer et enfin semer si je veux bénéficier d’une belle prairie pour les ânes.

Opération débroussaillage en famille

Avec une ânesse de plus, il faut de la pâture supplémentaire et, si je veux pouvoir profiter de la friche où j’avais cet hiver mené Apalou et Rimelle, je dois débroussailler. J’atèle le gyrobroyeur au tracteur et embauche un conducteur d’engins pour nous emmener à la friche.

Mon jeune conducteur se débrouille comme un chef.
Mon jeune conducteur se débrouille comme un chef.

Le gyrobroyeur est plutôt efficace mais le travail sera long si je veux débroussailler l’intégralité des deux hectares.

Je suis la reine de la marche arrière.
Je suis la reine de la marche arrière.

Pendant ce temps, les enfants ramassent les brindilles et herbes sèches puis les font brûler.

"Allumer le feu..."
“Allumer le feu…”

Elles sont bonnes les p’tites boules rouges !

Nos Ânes ayant pâturé tout l’été se trouvèrent fort dépourvus quand la bise fut venue. Avec l’arrivée de l’automne et la baisse des températures, je ne peux plus compter sur la repousse de l’herbe. Comme je possède une friche située à 500m de la maison, je vais clôturer une parcelle afin d’y mener Rimelle et Apalou pour qu’ils puissent profiter de cette belle herbe avant qu’elle ne soit recouverte par la neige.

Dis moi Rimelle, c’est pas le clocher de Sagy que l’on aperçoit ?

Le cadre est calme et agréable, proche de la rivière “La Vallière” et du village de Sagy. Apalou se trouve très vite à son aise.

Mais que l’herbe est tendre par ici.

Mais c’est Rimelle qui découvre ce qu’il y a de meilleur dans cette friche : Les p’tites boules rouges !

Les p’tites boules rouges ? C’est le sabot !